L’Œuvre se concentre sur 3 missions — éducation, soins et aide sociale, action pastorale — dans 23 pays, notamment au Moyen-Orient. Son action s’inscrit dans la durée mais son organisation et ses contacts sur le terrain lui permettent une très grande réactivité en cas d’événements dramatiques.
Faire mieux connaître les chrétiens d’Orient, témoigner de leurs difficultés auprès de tous est également au cœur des missions de l’Oeuvre d’Orient. Son rôle est essentiel dans ces régions du monde où les chrétiens sont souvent considérés comme des « citoyens de seconde classe ».
Des racines historiques
En 1856, naît “l’Œuvre des Ecoles d’Orient”, association destinée à venir en aide aux enfants du Liban. Ses créateurs, regroupés autour du Baron Cauchy, célèbre mathématicien, sont tous des laïcs, professeurs en Sorbonne. Reconnue Œuvre d’Eglise en 1858 par le bienheureux Pape Pie IX, elle voit son champ d’action s’élargir rapidement et devient alors l’Œuvre d’Orient. L’abbé Lavigerie est son premier directeur. Son directeur actuel est Monseigneur Pascal Gollnisch, ancien curé de St François de Sales.
L’Œuvre des Ecoles d’Orient naît à l’époque où la France redevient une grande puissance. Par le Traité de Paris en 1856, qui met fin à la guerre de Crimée, elle est reconnue dans ses droits de protectrice des chrétiens de l’Empire ottoman. Au même moment, les pays arabes, influencés par les idées de la révolution française selon lesquelles il ne saurait y avoir de liberté sans instruction, remettent en cause l’autorité des turcs.
En 1860, le massacre des chrétiens par les Druzes soulève une émotion considérable en France. Lavigerie, dépêché sur place, recommande d’ouvrir hôpitaux et dispensaires, remercie Abd El-Kader d’avoir protégé les chrétiens à Damas et y trouve sa vocation missionnaire. Tandis qu’en Orient se prépare la fin de l’Empire ottoman, les nationalismes exacerbés se retournent contre les chrétiens. Représentant 20% de la population en 1914, ceux-ci sont victimes de massacres et de pogroms dont certains sont occultés encore aujourd’hui.
La fin des Empires crée une situation nouvelle : le Proche-Orient est placé sous mandat, certaines revendications ethniques étant reconnues, comme celles par exemple des Charles LenormantLibanais, tandis que d’autres ne le sont pas comme celles des Assyro-chaldéens, malgré les promesses britanniques.
Une adaptation aux grandes évolutions
L’Œuvre d’Orient voit la fin des chrétiens de Turquie et s’ouvre à ceux d’Europe centrale et d’Inde. Après la 2nde Guerre mondiale, malgré les espoirs suscités par le baasisme, l’hémorragie des chrétiens continue, alors qu’un peu partout en Orient s’établissent des régimes dictatoriaux. Ces périodes changeantes ne sont en outre jamais favorables aux pauvres.
L’Œuvre soutient communautés et institutions qui, parfois avec une absence de moyens dramatique, continuent de servir, avec l’amour de Dieu, les populations, quelle que soit leur appartenance religieuse. Aujourd’hui, une évolution démocratique s’esquisse en certains endroits, tandis que des courants musulmans se radicalisent.
Souvent pris entre deux feux, les chrétiens ont l’espoir qu’au-delà d’un statut de protection, leur citoyenneté soit pleinement reconnue. L’Œuvre d’Orient est attentive à ces mouvements et continue d’exprimer la communion des chrétiens de France avec les chrétiens d’Orient.
L’Oeuvre d’Orient est dirigée par monseigneur Pascal Gollnisch, curé de saint François de Sales jusqu’à juin 2014.